GENÈVE, le 8 juin, 2016 — UN Watch, une organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme basée à Genève a appelé ce jour le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki-Moon et le Président de l’Assemblée Générale Mogens Lykketoft à “citer et condamner” les pays responsables de l’exclusion de 22 groupes de défense des droits des homosexuels et des transgenres de l’AG de l’ONU sur le thème du sida (HIGH-LEVEL MEETING ON ENDING AIDS) qui débute ce jour sous les auspices de chefs d’Etats, de cabinets ministériels, de chefs exécutifs, et de personnes vivant avec le sida.
Les ONG ont été exclues de la conférence de l’ONU suite à une lettre supposément envoyée par l’Egypte au nom de 51 Etats membres de l’Organisation de Coopération islamique, soutenus par la Russie, le Cameroon, et la Tanzanie. L’ONU refuse de publier le texte, mais ce dernier a été lu par AP et d’autres. De nombreux pays arabes et africains qui font de l’homosexualité un crime agissent de concert à l’ONU afin de bloquer la reconnaissance des droits des homosexuels.
“En interdisant l’entrée à cette conférence à des militants du fait de leur orientation sexuelle, l’ONU commet une ignoble violation des garanties d’égalité et de protection contre la discrimination issues de sa propre Déclaration Universelle des Droits de l’Homme” a déclaré Hillel Neuer, Directeur exécutif de UN Watch.
“La discrimination est particulièrement absurde et malvenue dans le contexte de ce sommet sur le virus du sida car cela réduit au silence les voix de ceux qui souffrent le plus du problème que ce sommet est supposé résoudre, sachant que les transgenres ont 49 fois plus de chances d’être infectés par le virus du sida.”
UN Watch a fait remarquer que la semaine dernière, M. Ban Ki-moon s’était “opposé à l’exclusion des organisations LGBT” de la conférence, dans la mesure où “les ONG sont proches des communautés affectées par l’épidémie et font donc partie de la réponse.”
“Ce message est le bienvenu mais il n’est pas suffisant” a déclarer Neuer. “Le seul moyen d’empêcher les régimes non démocratiques de bloquer la participation des ONG telle que convenue avec l’ONU comme ils le font de plus en plus fréquemment et communément est que le chef de l’organisation intervienne auprès d’eux et les rendent responsables devant l’ONU. A moins que les ennemis de la société civile soient nommés et humiliés, ils continueront de bloquer les défenseurs des droits de l’homme, et en particulier les défenseurs des droits homosexuels, le tout en toute impunité.”
Neuer a également fait remarquer que ceci n’était pas un incident isolé. Lorsque M. Ban a reconnu le mariage gay pour les membres du personnel de l’ONU en 2014, une coalition de 44 pays dont la Russie, l’Arabie saoudite, la Chine, l’Iran, l’Egypte, le Pakistan, et la Syrie ont essayé, bien qu’échoué, de l’en empêcher.
