« Ils nous ont attaqué parce que nous les avons cherchés »
Genève, le 17 Décembre 2015 – UN Watch a demandé au Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, aux ambassadeurs des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne auprès de l’ONU, de condamner un fonctionnaire du CDH pour un essai, « moralement pervers et offensant, qui attribue la responsabilité des attaques du mois dernier à Paris aux Etats-Unis, au colonialisme occidental, au capitalisme, et aux » colons israéliens » et qui, implicitement, les justifie comme: » une réponse aux graves injustices et aux abus continus, perpétrés par les pays dominants, principalement développés, contre les populations des pays moins développés. »
Hillel Neuer, Directeur exécutif de UN Watch affirme que des personnalités de premier plan à l’Organisation des Nations Unies doivent condamner ces propos. Il note que le chef de l’ONU l’avait fait dans un cas quasi identique en 2013, lorsque dans un blog, l’ancien expert de l’ONU, Richard Falk avait blâmé de manière similaire les attaques terroristes du Marathon de Boston sur « la domination globale américaine », et sur « Tel Aviv ».
« Nous demandons instamment au Secrétaire général de l’ONU de rejeter publiquement les commentaires très offensants de M. de Zayas, et de préciser qu’aucun grief, réel ni imaginaire, ne pourrait jamais justifier ces horribles attentats terroristes qui ont assassiné à Paris 130 personnes innocentes, et en ont blessé des centaines d’autres. Accorder la moindre excuse à l’Etat islamique et aux auteurs criminels des attentats, c’est insulter la mémoire des victimes « , a déclaré Hillel Neuer.
« Nous demandons au Secrétaire général de l’ONU de rappeler à tous les rapporteurs spéciaux qu’il faut qu’ils comprennent que même s’ils ont un statut indépendant, leurs commentaires publics – lorsque la tentative dite de “comprendre le terrorisme » dépasse les bornes morales – peuvent porter atteinte au travail et à la crédibilité des Nations Unies. »
“Malheureusement, avec des références démocratiques du Conseil des droits sur le point de descendre au plus bas niveau jamais atteint – aux sessions du CDH de 2016, seulement 38% de ses membres seront des démocraties libres – nous craignons encore plus de nominations à l’ONU d’experts des droits de l’homme qui, en fait, serviront d’apologistes aux dictateurs et au terrorisme, s’ajoutant aux figures comme de Zayas, Jean Ziegler et Idriss Jazairy « .
De Zayas blâme l’Occident pour les attaques de Paris, il justifie « la tactique de l’opprimé ».
Dans un long essai de 1500 mots, écrit en réaction aux attentats de Paris, Alfred de Zayas, « Expert indépendant sur la promotion d’un ordre international démocratique et équitable » du CDH – un mandat anti-occidental qu’il reconnaît avoir été initié par Cuba – prétend examiner « les causes profondes du terrorisme ». Il porte la majeure partie des responsabilités sur ce qu’il décrit comme les « abus des puissants »- les Occidentaux. Ainsi, le terrorisme devient simplement la “tactique de l’opprimé. »
De Zayas affirme que “le terrorisme, bien que ni justifié ni justifiable, est, en partie, une réponse à de graves injustices et aux abus continus, perpétrés par les pays dominants, principalement développés, contre les populations des pays moins développés. »
Au-delà d’une litanie des crimes présumés des anciennes puissances coloniales Occidentales, De Zayas pointe du doigt les « vieilles tensions et les conflits religieux », entre « les colons israéliens et les populations palestiniennes », et invoque par deux fois « Gaza », ainsi que « l’occupation. »
Blâmer la France pour son propre malheur.
Blâmant apparemment l’ancienne puissance coloniale, la France, pour son propre malheur, à plusieurs reprises De Zayas accuse le «colonialisme» en Afrique et en Asie, ainsi que « l’humiliation de populations entières », affirmant que : « les victimes et les survivants de la violence historique , n’ont ni oublié, ni pardonné. »
Dans une référence à peine voilée à l’Amérique, De Zayas écrit que les victimes «vivent dans les ruines, au milieu des destructions provoquées par des ‘armes intelligentes’, souvent fabriquées dans l’un des États dits ‘P5’, et que cette misère est perpétuée par les sanctions, qu’elles soient unilatérales ou multilatérales. » (les États-Unis sont l’un des » 5 membres permanents » du Conseil de sécurité des Nations Unies; de Zayas a été choisi pour son poste par Cuba, qui parraine des mécanismes de l’ONU qui condamnent toutes les sanctions comme des violations des droits de l’homme).
Tout en insistant que «rien ne saura jamais justifier le meurtre d’innocents, » c’est précisément ce que fait De Zayas. « Hélas, » écrit-il, le « point de désespoir a été atteint. »
« L’ordre mondial antidémocratique et inéquitable qui prévaut aujourd’hui, » qui est l’objet officiel du mandat anti-occidental attribué par l’ONU à De Zayas, « a provoqué la plus grave des injustices à de nombreux peuples partout dans le monde. »
De Zayas répertorie « les idolâtries que nous avons inventés » . Parmi celles-ci figurent , « l’expansion des marchés », « le laissez-faire », « le libre-échange » et « la concurrence ».
Parmi les causes profondes du terrorisme, écrit De Zayas, « nous devons prendre conscience que c’est à cause de réels abus, d’origines diverses, qui touchent des millions … qu’il y a une accumulation de haine. »
«Ils nous attaquent parce que nous les avons cherchés», affirme l’expert de l’ONU.