A découvert: le Vénézuela a utilisé 500 organisations de façade pour corrompre le rapport de l’ONU sur les droits de l’homme

Le rapport de UN Watch appelle Ban Ki-moon à enquêter sur « l’escroquerie d’une ampleur massive »
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À l’extérieur de la chambre du Conseil des Droits de l’Homme où son dossier était à l’étude, le Vénézuela avait installé une grande exposition photo témoignant de son prétendu engagement pour les droits de l’homme, dont une photo (voir ci-dessus) du Président Nicolas Maduro remportant le prix de l’ONU pour son combat contre la famine, même si son peuple subit précisément la famine en ce moment même.

RAPPORT: A découvert: le Vénézuela a utilisé 500 organisations de façade pour corrompre le rapport de l’ONU sur les droits de l’homme

GENÈVE, le 3 novembre 2016 – Le chef de l’ONU Ban Ki-moon et le Haut Commissaire aux droits de l’homme Zeid Hussein sont appelés par UN Watch à enquêter sur ce qui a motivé leurs agents à permettre au Vénézuela de commettre « une escroquerie d’une ampleur massive » dans le but d’influencer le rapport de l’ONU sur le bilan des droits de l’homme du pays grâce à l’intervention de centaines d’ « organisations de façade » invitées à soumettre des commentaires favorables au régime, tel qu’il a été rapporté par le groupe de surveillance.
Alors qu’une quantité astronomique de quelques 519 soi-disant organisations non gouvernementales ont soumis leurs commentaires destinées au rapport sur le Vénézuela, seules 54 ont soumis les leurs sur l’Ouganda, 26 pour la Syrie, 23 pour le Soudan du sud, et 20 sur le Zimbabwe, selon un nouveau rapport publié par UN Watchune organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme basée à Genève.
Bien que « des critiques de la part de véritables ONG sont apparentes, elles sont noyées par une quantité sans précédent de soumissions de la part d’ONG frauduleuses, qui, à condition d’exister, sont contrôlées par le gouvernement du Vénézuela, ou par ses alliés, à savoir Cuba ou la Bolivie » a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch et avocat international.
Il s’agit là d’une fraude commise sur une très grande échelle étant donné que la Ministre des Affaires étrangères du Vénézuela Darcy Rodriguez (ci-dessus) a paru/s’est faite entendre devant le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies ce mardi/cette semaine à Genève, en Suisse, pour présenter le dossier du gouvernement. Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU contrôle chaque pays tous les cinq ans dans le cadre de l’examen périodique universel (Universal Periodic Review).
Le Vénézuela a utilisé des centaines de groupes de façade pour pirater la base de données des Nations Unies et le résumé des rapports des ONG, pour en faire une fiche de propagande pour le régime du Président Nicolas Maduro.
L’examen périodique universel n’est pas contraignant, mais demeure influent dans la mesure où il s’agit d’une plateforme qui façonne la façon de penser des gens, et est traitée comme une source de légitimité.
« Parmi les 500 groupes qui encensent de manière grotesque les pseudo accomplissements du Vénézuela du point de vue des droits de l’homme se trouvent l’Association de Baseball bolivienne (Bolivian Baseball Association), la Fédération cubaine de sports canins (Cuan Federation of Canine Sports), et l’Association des “choses évidentes” (Association for Obvious things), un groupe slovène qui a salué le bilan du Vénézuela concernant la lutte contre la famine » dit le rapport de UN Watch.
« Par conséquent, le bilan du Vénézuela concernant les droits de l’homme est à présent examiné à partir d’une quantité immense d’informations manifestement fausses. » conclut le rapport.
Selon les règles mêmes de l’ONU, l’organe international est supposé recueillir des contributions présentant « des informations crédibles et fiables. » Le rapport exhorte le Secrétaire général Ban Ki-moon, et le Haut Commissaire aux Droits de l’Homme Zeid Hussein à enquêter sur « la façon dont, et la raison pour laquelle, leurs agents n’ont pas réussi à éliminer les contributions qui ne respectaient pas ce critère. »
Ban Ki-moon et le Haut Commissaire Zeid Hussein se doivent de déclarer le Vénézuela coupable pour avoir méprisé le Conseil des Droits de l’Homme au sein duquel il siège.
UN Watch a souvent critiqué le Conseil lui-même pour avoir élu des non démocraties, notamment le Vénézuela l’an dernier, en tant que membres.
Vendredi, UN Watch avait condamné la réélection de l’Arabie saoudite, de la Chine, et de Cuba au Conseil. « Élire les Saoudiens au sein de l’organe des droits de l’homme le plus puissant des Nations Unis revient à choisir un pyromane pour mettre à la tête de la brigade de pompiers » avait déclaré le directeur exécutif de UN Watch, Hillel Neuer.
Mardi, pendant la réunion du Conseil des Droits de l’Homme portant sur le Vénézuela, la Syrie, la Corée du Nord, l’Iran, et les Palestiniens ont tous encensé le Vénézuela, tandis que les pays occidentaux ont critiqué les abus et le manque de démocratie du pays. Tous les commentaires ainsi que les réponses du Vénézuela sont ensuite ajouté à l’examen périodique universel.
Le rapport de UN Watch, appelé « Fraude aux Nations Unies: la corruption par le Vénézuela de son examen périodique universel 2016 » donne 20 exemples de louanges cumulées de la part des ONG sur le régime socialiste.
Parmi les « ONG » se trouvaient plusieurs organisations contrôlées par le Parti Communiste Cubain, et ne donnant aucune preuve de leur expertise en terme de droits de l’homme dans leurs contributions, notamment l’Association cubaine de production animale (Cuban Association of Animal Production), la Fédération cubaine d’activités sous-marines (Cuban Federation of Underwater Activities), l’Association cubaine d’enquêtes philosophiques (Cuban Society for Philosophical Investigations), et l’Association cubaine d’urologie (Cuban Society for Urology).
De nombreux groupes boliviens ont également apporté leur soutien, notamment l’Association bolivienne d’arts plastiques (Bolivian Association of Plastic Arts).
Selon le document de synthèse de l’ONU, en dépit de la famine au Vénézuela, un groupe slovène s’appelant l’Association des “choses évidentes” (Association for Obvious things) a salué le Vénézuela du fait que le pays a été « reconnu par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour avoir surpassé le premier objectif de développement du millénaire consistant à réduire de moitié la faim. » (Voir le compte rendu intégral ici.)
L’ONU rapporte également qu’« un nombre total de 238 organisations » ont accueilli « le renforcement du pouvoir populaire et du gouvernement par le peuple » au Vénézuela. Cependant la vérité est telle que les leaders de l’opposition démocratique tels que le maire de Caracas Antonio Ledezma et Leopoldo Lopez se sont vus privés de leurs libertés respectives.
« Au total, 40 organisations » ont témoigné de la « progression du Vénézuela dans la mise à disposition de l’éducation pour tous ». De la même façon, un groupe appelé Desarrolo Humano Integral a indiqué qu’au Vénézuela « il existe la liberté de religion, de croyance, d’expression des idées et des pensées, d’association, de réunion et de manifestation pacifique. » Mais Neuer insiste sur le fait que ce soit faux: « le régime arrête fréquemment des dissidents pour avoir commis le crime de manifester pacifiquement. »
En outre, l’ONU rapporte que 24 organisations ont encensé le Vénézuela pour ses « résultats positifs » notamment la « réduction du taux de décrochage scolaire et l’introduction d’un programme de repas scolaires. » Le rapport de l’ONU cite 21 organisations qui disent que « l’adoption d’une nouvelle législation en matière de santé est signe de progrès dans la mesure où cela respecte désormais les dispositions constitutionnelles prescrivant des services sanitaires gratuits et de haute qualité pour tous. » En réalité, l’état des services de santé au Vénézuela est une catastrophe, si bien que beaucoup n’ont aucun accès à des traitements de base.
Pour le rapport intégral par UN Watch, cliquez ici.

UN Watch