Le Chef des Droits de l'Homme de l'ONU doit dénoncer le renvoi de milliers de juges par Erdogan et défendre la loi

Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein.

Genève, le 18 juillet 2016 – Une organisation de défense des droits de l’homme basée à Genève a appelé le plus haut fonctionnaire de l’ONU aux droits de l’homme et les experts en détention arbitraire et en indépendance des juges de l’organisation internationale à dénoncer l’élimination « sans précédent » de milliers de juges et autres fonctionnaires par le Président turc Erdogan.
« Jamais auparavant notre histoire moderne n’avait connu de démocratie ordonnant le renvoi arbitraire de milliers de juges, le tout accueilli par un silence radio de la part de tout l’apparatus des droits de l’homme de l’ONU, depuis le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, jusqu’au Conseil des Droits de l’Homme fort de 47 nations, en passant par ses experts censés s’exprimer précisément dans de telles situations, à savoir le rapporteur spécial de l’ONU sur l’indépendance des juges, Monica Pinto, et le groupe de travail sur la détention arbitraire composé de 5 personnes », a déclaré Hillel Neuer, directeur exécutif de UN Watch, une organisation non-gouvernementale de défense des droits de l’homme.
« La purge massive du gouvernement turc et l’actuel ramassage de milliers de juges, procureurs, officiers de police, officiers militaires, et soldats, montrent bien que ces listes étaient préparées d’avance, attendant patiemment le moment opportun pour être utilisées » a déclaré Neuer.
« C’est sans précédent pour une démocratie de notre époque moderne, et à plus forte raison pour une démocratie qui vise l’adhésion à l’Union européenne; aucune n’avait encore piétiné la loi à cette échelle, et de la sorte, à savoir en éliminant des milliers de juges, et en procédant à des milliers d’arrestations et de détentions arbitraires. »
« Il est impératif que le système des droits de l’homme des Nations Unies le dénonce de manière imminente, et nous appelons donc tous ses fonctionnaires, ainsi que le Conseil des Droits de l’Homme fort de 47 nations, à honorer leurs mandats en défendant les droits de l’homme fondamentaux et la loi en Turquie. »

Ci-dessus: “Victoire pour la démocratie”, tels étaient les gros titres des journaux turques Hurriyet et Milliyet, alors même que le Président Erdogan a ordonné le renvoi arbitraire de pas moins de 2,745 juges et procède à une élimination massive de policiers et autres fonctionnaires.

UN Watch