Rapport : Des régimes totalitaires sont assurés de rafler des sièges lors de l’élection au Conseil des Droits de l’homme des Nations Unies

Des organisations de défense des droits de l’homme s’opposent également à l’élection de l’Equateur, du Kirghizistan, du Laos et du Togo

Maduro UN

NEW YORK, le 27 octobre 2015 – Des organisations de défense des droits de l’homme ont publié un nouveau rapport aujourd’hui appelant les Etats membres de l’ONU à s’opposer demain à la réélection du Venezuela, du Pakistan, des Emirats Arabes Unis au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, ainsi que du Burundi, de l’Équateur, de l’Éthiopie, du Kirghizistan, du Laos, et du Togo, en raison des innombrables critiques qu’attirent ces gouvernements pour leurs violations flagrantes des droits de l’homme.

UN Watch a donné une conférence de presse au siège de l’ONU ce mardi 27 octobre pour s’opposer à ces candidatures inappropriées, en collaboration avec la Fondation des droits de l’homme et la Fondation Lantos, co-auteurs du rapport. L’élection a lieu à l’Assemblée générale le jour suivant.

“L’élection anticipée de ces régimes qui piétinent les droits de l’homme porterait un coup sévère à la crédibilité et à l’efficacité d’une organisation qui était censée être meilleure que celle, discréditée, qui l’a précédée. Ce sera une journée noire pour les droits de l’homme», a déclaré Hillel Neuer, le Directeur exécutif de UN Watch, une organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme basée à Genève.

« Malheureusement, l’élection plus que probable de régimes oppressifs – trois des cinq groupes régionaux se présentent sans aucun concurrent face à eux – enverra le message que la politique l’emporte sur les droits de l’homme, et des millions de victimes à travers le monde qui se tournent vers cet organe de l’ONU pour sa protection seront laissées pour compte. »

Selon le rapport complet établi par UN Watch, la Fondation des droits de l’homme et la Fondation Lantos, présenté à la conférence de presse de l’ONU, le Venezuela, le Pakistan, les Émirats Arabes Unis, le Burundi, l’Équateur, l’Éthiopie, le Kirghizistan, le Laos, et le Togo sont cités par les organisations de défense des droits de l’homme pour leurs graves violations de nombreux articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont la restriction de la liberté d’expression, la répression de la liberté de la presse, de la liberté religieuse et de réunion, ainsi que le mépris des droits légaux fondamentaux. Dans le passé, ces candidats ont également voté contre des résolutions des Nations Unies destinées à prendre des mesures en faveur des victimes de violations des droits de l’homme dans diverses régions.

Presentation of credentials: H.E. Mr. Faisal bin Hassan Trad, the Kingdom of Saudi Arabia(left), presents his credentials to Mr. Michael Møller(right), the Acting Director-General of the United Nations Office at Geneva. January 7th, 2014. Photo by Pierre Albouy
Présentation des lettres de créance: S.E. M. Faisal bin Hassan Trad, du Royaume d’Arabie Saoudite (à gauche), présente ses lettres de créance à M. Michael Møller (à droite), le Directeur général par intérim de l’Office des Nations Unies à Genève. Le 7 janvier 2014. Photo par Pierre Albouy

Ce que cela impliquera pour le Conseil des Droits de l’homme

Élire d’autres pays violateurs des droits de l’homme – la Chine, la Russie et Cuba sont déjà membres, ainsi que l’Arabie saoudite, dont le représentant a été choisi cette année comme président de l’influent groupe qui sélectionne les experts des droits de l’homme au Conseil – projettera non seulement une ombre noire sur l’avenir du Conseil de droits de l’homme, mais rappellera son passé récent.

En 2006, ce Conseil a été créé pour remplacer son prédécesseur moralement corrompu, la Commission des droits de l’homme, qui avait été critiquée par l’ancien Secrétaire général Kofi Annan pour sa politisation et le «déclin de sa crédibilité. »

Hillel Neuer a déclaré qu’ «en dépit de la réforme tant acclamée de 2006 – qui avait supprimé la Commission des droits de l’homme discréditée et avait créé un nouveau Conseil soi-disant amélioré, l’élection probable des principaux violateurs des droits de l’homme la semaine prochaine signifie que nous sommes revenus à la case départ. Au lieu d’une réforme, nous avons une régression. »

Hillel Neuer s’attend aux conséquences négatives suivantes :

  • Le Conseil continuera de faire l’aveugle devant les abus flagrants de contrevenants comme la Chine, Cuba, l’Egypte, le Pakistan, la Russie, l’Arabie saoudite et le Zimbabwe, qui n’ont jamais fait l’objet d’aucune résolution de l’ONU.
  • Les mécanismes destinés à aider les victimes seront détournés par la politique et la sélection arbitraire.
  • Les principes fondamentaux des droits de l’homme seront pervertis par des concepts qui augmentent le pouvoir des gouvernements.
UN Watch