Campagne contre la candidature de la Russie au Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Campagne contre la candidature de la Russie au Conseil des droits de l’homme de l’ONU

Nous lançons une campagne appelant tous les parlementaires, militants des droits humains et citoyens engagés de par le monde à exhorter leurs gouvernements, afin que ceux-ci agissent pour s’assurer que la Russie de Vladimir Poutine — qui est, rappelons-le, un dictateur sanglant recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre — ne soit pas élue au Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour la période 2024-2026, au cours du suffrage qui se tiendra en octobre prochain à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Le ministre adjoint des Affaires étrangères de la Russie a formellement annoncé l’intention de son pays de se présenter au Conseil des droits de l’homme pendant sa 52ème session, et UN Watch a été la première organisation à prendre la parole afin de persuader les pays de voter contre cette candidature absurde.

Nous rappelons que la Russie a été exclue du Conseil l’année dernière, après une session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU, en raison de ses violations flagrantes et systématiques des droits humains et du droit international humanitaire.

La Russie ne remplit pas les critères d’appartenance au Conseil définies dans la résolution 60/251 de l’Assemblée générale de l’ONU. La Russie a commis un crime d’agression et des crimes de guerres lors de son invasion de l’Ukraine, ainsi que des violations flagrantes et systématiques des droits humains dans son pays – par exemple la condamnation à 25 dans de prison de Vladimir Kara-Mourza à l’issue d’un simulacre de procès pour s’être opposé à la guerre en Ukraine. La Russie a également commis des crimes de guerre en Syrie, en Crimée, qu’elle a illégalement annexée en 2014, ainsi qu’en Géorgie, où elle a effectué un nettoyage ethnique en 2008, pays dont elle occupe illégalement la République autonome d’Abkhazie et la région autonome d’Ossétie du sud.

Lorsque le Conseil a été créé en 2006, celui-ci était censé être une amélioration par rapport l’organe qui le précédait, la Commission des droits de l’homme, qui était complétement discréditée. Kofi Annan, le secrétaire général de l’ONU à l’époque, a reconnu que l’ancienne Commission souffrait d’un « déficit de crédibilité » mortel, qui jetait de plus « une ombre sur la réputation du système des Nations unies dans son ensemble ». La situation était telle que des pays cherchaient à devenir membre de la Commission « non pas pour renforcer les droits humains, mais pour se prévenir des critiques ou pour critiquer les autres ». Comme Kofi Annan l’avait souligné, la « politisation » et la « sélectivité » étaient « les caractéristiques marquantes du système de la Commission ».

Le nouveau Conseil promettait de suivre une voie différente, avec des critères parmi les plus strictes pour en devenir membre : « respecter les normes les plus élevées en matière de promotion et de protection des droits humains. » La Russie de Poutine, en tous points de vue, échoue lamentablement à ce test.

La Russie commet de graves violations des droits de l’homme, par le biais de sa législation répressive visant à écraser toute opposition et dissidence politique ; la restriction de la liberté de la presse par le gouvernement ; le déni du droit des citoyens de choisir leurs représentants lors d’élections libres et équitables ; l’agression et l’occupation de l’Ukraine et les violations commises en lien avec celle-ci ; les poursuites judicaires contre des personnes ayant soutenu le gouvernement ukrainien ou critiqué la politique russe dans les territoires ukrainiens occupés ; déni politiquement motivé d’une procédure régulière aux accusés anti-Poutine ; la discrimination contre les minorités raciales, ethniques, religieuses et sexuelles ; les poursuites gouvernementales contre les personnes LGBTQ ; l’usage de la torture dans les centres de détention ; les conditions carcérales inhumaines ; l’absence d’indépendance du pouvoir judiciaire ; la traite d’êtres humains ; les discriminations à l’égard des personnes en situation de handicap; et le harcèlement de la société civile.

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Chronologie de la précédente campagne victorieuse de UN Watch afin de faire exclure la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU en avril 2022 :

  • 29 avril 2020 : Lorsque la Russie de Vladimir Poutine annonce son intention de briguer un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, UN Watch a été la première organisation à analyser et à dénoncer ses mensonges. Nos objections à une potentielle élection de la Russie ont été publiées comme documents officiels par les Nations unies, et ont circulé parmi les diplomates en poste à l’ONU. UN Watch invite à une conférence de presse le dissident russe Vladimir Kara-Mourza, empoisonné à deux reprises par Moscou, afin d’exhorter les Nations unies de ne pas élire le régime de Poutine au plus haut organe en matière de droits humains. Kara-Mourza prévient que « cela serait l’incarnation du loup que l’on fait entrer dans la bergerie. »

 

  • 24 septembre 2020 : UN Watch prend la parole à la séance plénière du Conseil des droits de l’homme de l’ONU et déclare : « la Russie a promis d’assurer la protection des droits de l’homme et des libertés en vertu du droit international. Si c’est vraiment le cas, alors pourquoi la Russie bafoue-t-elle le droit international – en envahissant l’Ukraine, en annexant la Crimée et en bombardant systématiquement des civils, des hôpitaux et des écoles en Syrie ? Pourquoi les détracteurs du président Poutine finissent-ils toujours emprisonnés, empoisonnés ou assassinés ?

 

 

  • Février 2022 : Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, UN Watch est à la tête des appels faits aux démocraties d’expulser la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Comme nous l’avions prédit, la communauté internationale a dû attendre un nouveau crime odieux — le massacre de Bucha — afin d’agir pour expulser la Russie du plus haut organe de droits humains de l’ONU.

 

 

  • 2 mars 2022 : La ministre estonienne des Affaires étrangères, Eva-Maria Liimets déclare directement au Conseil que « la seule façon pour le Conseil des droits de l’homme de rester crédible est de suspendre l’appartenance de la Russie.

 

  • 29 mars 2022 : Dans une déclaration stupéfiante, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU António Guterres s’oppose à l’exclusion de la Russie, affirmant que cela « créerait un dangereux précédent ». (Briefing du 29 mars 2022 | Vidéo)

 

  • 31 mars 2022: UN Watch prend la parole au Conseil des droits de l’homme des Nations unies afin de demander formellement à ce que celui-ci exclut la Russie. Notre pétition est inscrite dans le compte-rendu des débats.

 

  • 3 avril 2022 : UN Watch critique le secrétaire général de l’ONU pour ses propos inappropriés effectués en défense de la Russie, et lui rappelle au passage que contrairement à ce qu’il affirme, c’est la non-application des règles d’appartenance du Conseil des droits de l’homme de l’ONU qui représenterait un danger. UN Watch souligne également le précédent créé lorsque la Libye de Mouammar Kadhafi avait était exclue du CDH au terme d’une campagne menée par l’ONG en 2010-2011.

 

  • 3 avril 2022 : UN Watch rédige une projet de résolution afin d’exclure la Russie et la fait circuler parmi les diplomates en poste à l’ONU, demandant à l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies de mener l’initiative à l’assemblée générale.

 

  • 4 avril 2022 : CNN effectue un reportage sur la campagne de UN Watch et interview notre directeur exécutif Hillel Neuer. « De nouveaux appels ce matin à exclure la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. L’ONG UN Watch rédige un projet de résolution pour que l’Assemblée générale de l’ONU expulse la Russie. (Vidéo | Transcription)

 

 

  • 7 avril 2022 : L’Assemblée Générale de l’ONU vote par 93 voix contre 24 l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme.

 

UN Watch