Des experts s'opposent au résultat de la Commission d'Enquête sur Gaza

 

Genève, le 19 mars 2019 – Lundi 18 mars aux Nations Unies, un panel d’experts militaire et juridiques a récusé le rapport présenté par le Conseil des Droits de l’Homme qui accuse les soldats israéliens d’avoir commis des supposés « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité » à la frontière de Gaza, et exige leur arrestation.
Lors d’une manifestation parallèle, organisée par UN Watch, au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU, et devant une assemblée de diplomates et activistes, le Lieutenant-Colonel Geoffrey S. Corn (ret.), un professeur de droit, précédemment conseiller auprès de l’armée américaine sur le droit de la guerre, et le Colone Richard Kemp, ancien commandant des forces britanniques en Afghanistan, ont mentionné des lacunes structurelles, légales et opérationnelles dans l’enquête de l’ONU et ont affirmé que le rapport mettait en avant des allégations fallacieuses.
Selon Corn, en formulant à tort que les violences à la frontière de Gaza étaient « principalement le fait de civils », la commission d’enquête « déforme la réalité à laquelle elle est confrontée ».
Et il ajoute « en ne mentionnant nulle part l’utilisation de boucliers humains par le Hamas, le rapport encourage ces tactiques terroristes, et accentue les risques imposés à la population civile de Gaza. Si la réelle préoccupation est d’atténuer les torts subis par les civils, il faut condamner les actions du Hamas et ce rapport. »
Le rapport de l’ONU demande à la Haute-Commissaire pour les Droits de l’Homme de « gérer les dossiers sur les coupables présumés », se référant aux soldats israéliens, « et de les livrer à la Cour pénale internationale ». Ce matin du 18 mars, le Pakistan, Cuba, l’Irak, le Qatar, l’Arabie Saoudite et d’autres membres du Conseil ont réservé un bel accueil à ce rapport, tout comme certains états observateurs, tels que la Syrie, le Venezuela et la Russie.
Kemp, un expert de la sécurité nationale et de la lutte contre le terrorisme était présent à la frontière de Gaza et a témoigné pour l’enquête de l’ONU.
Selon lui, « Les Nations Unies jouent le jeu du Hamas et le CDH n’est rien d’autre qu’un instrument du Hamas et du terrorisme. Ce rapport, tout comme ceux qui ont voté en sa faveur, encourage le Hamas à poursuivre ses activités terroristes ». Il ajoute que son témoignage a été complètement ignoré par la commission d’enquête dans son rapport.
Selon la Dr Einat Wilf, une ancienne membre du parlement israélien et co-auteur de « The War of Return », il est primordial de comprendre les motivations des « marcheurs » palestiniens pour étudier la riposte israélienne.
D’après elle, « ceux qui marchent vers la frontière au nom du soi-disant « droit du retour » ne protestent pas contre le blocus israélien mais sont là pour détruire Israël. Il faut comprendre cette marche comme une déclaration de guerre, rien de moins. La riposte israélienne ne peut être comprise que dans ce contexte-là ».
Un examen expert révèle que les prétendues victimes selon la commission d’enquête, sont en fait des combattants connus et identifies comme tels.
Joe Truzman, un expert des groupes de militants palestiniens actifs à la frontière de Gaza, a mis en évidence de nombreuses fausses accusations et omissions dans le rapport de l’ONU. Notamment, il a pu prouver que cinq des “victimes de l’armées israélienne », citées par le rapport, sont des membres actifs de groupes de combattants palestiniens, y compris du Hamas.
Ci-dessous les combattants identifiés par Truzman et mentionnés à tort dans le rapport :

• Mahmoud Abu Taima: 
le rapport de la commission d’enquête mentionne que Taima a été tué à 150 mètres de la clôture, mais ne mentionne nulle part qu’il était, selon leur propre site internet un combattant de la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam.

  • Abed Hawajri:le rapport de la commission d’enquête mentionne que Hawairi a été tué d’une balle dans l’abdomen à 150 mètres de la clôture mais omet sont affiliation au Front Démocratique pour la Libération de la Palestine (FDLP). Hawajri était une commandant de la branche armée du FDLP et était l’un des fondateurs du camp Nusierat à Gaza. Des films montrent clairement son enterrement, entouré des combattants du FDLP.
  • Jihad Abu Jamous: le rapport de la commission d’enquête indique que Jamous a été abattu d’une balle dans la tête à 300 mètres de la clôture de sécurité, mais il ne mentionne pas qu’il était un militant des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa. Il était aussi un commandant sur le terrain de la Brigade al-Amoudi, une antenne des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa.
  • Ahmed Sha’ar:le rapport de la commission d’enquête décrit Sha’ar comme un enfant tué par l’armée israélienne le 14 mai. Mais le site internet du Djihad islamique palestinien révèle que Sha’ar était un combattant de son antenne militante, Saraya al-Quds.

Après avoir présenté ces évidences à travers des vidéos et photos particulièrement éloquentes, Truzman en arrive à la conclusion qu’en présentant à tort des combattants comme victimes civiles, le rapport de la commission d’enquête ne permet pas d’appréhender correctement la riposte israélienne.
Et d’ajouter « contrairement à ce qu’indique le rapport de la commission, durant les émeutes de la Marche du retour, les Palestiniens étaient armés. Ce militantisme est constamment d’actualité aux frontières ».

 
UN Watch a aussi organisé une grande manifestation ce 18 mars devant le Conseil des Droits de l’Homme à Genève, demandant de mettre fin à la discrimination dont est victime l’Etat d’Israël au sein des Nations Unies. Plus de 1000 personnes de toute l’Europe, mais aussi d’ailleurs sont venues écouter des ambassadeurs, membres de parlement et intellectuels.

 
 

UN Watch