Genève, le 27 juin — Alors que les États arabes et islamiques ont sévèrement critiqué Israël ce jour au Conseil des Droits de l’Homme, à l’occasion d’un débat consacré au pont de l’ordre du jour spécialement sur l’État Juif, un motif constant commun à chaque réunion, UN Watch, le premier groupe non gouvernemental à s’exprimer, a fait remarquer que pas une seule démocratie occidentale n’a participé au débat.
Le Qatar, qui a parlé au nom du groupe arabe, “a déploré le fait que certains États aient décidé de boycotter ce point de l’ordre du jour, ce faisant encourageant Israël à continuer de commettre des crimes contre les Palestiniens.”
Mais d’autres ont salué le geste. “En 1968, René Cassin, à l’occasion du 20ème anniversaire de la Déclaration des Droits de l’Homme qu’il a aidé à créer, a quitté la réunion plus tôt que prévu en signe de protestation contre la stigmatisation d’Israël”, a fait remarquer au Conseil Hillel Neuer, Directeur exécutif de UN Watch.
“Aujourd’hui, pour les 10 ans du Conseil des Droits de l’Homme, le monde libre a protesté contre la diffamation d’Israël en en refusant de s’y rendre tout court.”
Ci-dessous les commentaires du débat de ce jour, suivis de l’intervention de UN Watch.
Israël fustigé par les dictatures
La Syrie a accusé Israël d’exploiter “le terrorisme pour continuer à occuper des parties des territoires arabes, aider des terroristes, et les amener dans leurs hôpitaux pour leur dispenser des traitements.”
Le Qatar, au nom du groupe arabe fort de 22 nations a dénoncé “la violence et le terrorisme mondial” d’Israël.
Le Mouvement des Non Alignés, représenté par l’Iran, a condamné “la constante colonisation illégale d’Israël.”
Le Pakistan a réprouvé “le discours cynique [d’Israël] consistant à se faire passer pour l’État victime et stigmatisé à l’ONU.” L’État juif est coupable “d’occupation, d’apartheid, et de colonisation.” Le Pakistan a exprimé sa solidarité avec le peuple palestinien “67 ans après la Nakba”, alors que les “mesures d’apartheid [d’Israël] continuent.”
Cela étant dit, plus tard dans la journée, alors qu’on débattait d’un autre point de l’ordre du jour, le Pakistan a dénoncé “l’accusation et l’humiliation” des pays, une approche “qui ne marche pas.”
Le Qatar s’est plaint du “mur d’apartheid [d’Israël], de [ses] mesures politiques racistes, et de [sa] tentative permanente d’étendre le terrorisme.”
L’Équateur a remercié la Palestine d’avoir envoyé des docteurs suite au récent tremblement de terre dans le pays, évitant scrupuleusement de mentionner l’équipe médicale israélienne envoyée sur le terrain à cette même période.
L’Arabie saoudite a foudroyé Israël qui soumettrait les Palestiniens “aux pires formes de terrorisme, d’oppression, et d’intimidation.” L’Arabie saoudite regrette que “certains pays ont décidé de boycotter ce point clé de l’ordre du jour.”
L’Algérie a déclaré que même si “nous sommes dans l’impossibilité d’énumérer les violations d’Israël du fait de leur grand nombre, nous nous devons d’en mentionner certaines.”
Le Vénézuela a reproché à Israël “sa politique colonialiste, ainsi que [son] harcèlement et [sa] discrimination contre ceux qui vivent dans les Territoires Occupés.”
L’Égypte a dénoncé le refus “honteux” d’Israël de participer à la discussion.
Le Koweït a “catégoriquement” condamné “les abominables crimes d’Israël.”
L’Irak a dénoncé “les mesures de discrimination, de punition collective et de crime” d’Israël.
Le Bahreïn a déclaré qu’Israël “continuait de tuer des Palestiniens de manière arbitraire, tout en confisquant des terres et en détruisant des maisons.”
L’Iran a fulminé contre “l’utilisation aléatoire de la force contre les Palestiniens par les forces israéliennes, et la destruction de l’infrastructure vitale palestinienne” ainsi que “le meurtre et les meurtres extrajudiciaires de civils palestiniens, y compris d’enfants.”
La Libye a critiqué Israël pour “les meurtres gratuits” et la “judaïsation de Jérusalem.”
Le Liban a blâmé Israël qui continuerait à “bafouer toutes les valeurs humanitaires et les instruments internationaux”, le jugeant ainsi de “réel ennemi de la paix et de la sécurité.”
Oman a jugé Israël seul responsable de toutes les plaies du Moyen-Orient, suggérant que “la guerre et la paix dans la région ont en leur coeur le problème palestinien.” Sans une once d’ironie, Oman a condamné l’absence de l’Union européenne, signe d’une “alliance politique en soutien à un parti.”
Intervention de Hillel Neuer, Directeur exécutif de UN Watch
M. le Président,
Les citoyens du monde entier écoutant le débat de ce jour ont des raisons de se trouver désorientés. Car jamais dans l’histoire des Nations Unies a-t-on prononcé ici des déclarations aussi déconnectées de la réalité.
Ici, nous nous sommes vus dire par diverses nations du Moyen-Orient qu’Israël est le pire violateur des droits de la santé, de la femme, de l’égalité, et de l’environnement.
En réalité, Israël, malgré tous ses défauts, est le seul pays du Moyen-Orient dont les hôpitaux soignent à la fois Palestiniens et Israéliens, Juifs, Musulmans, et Chrétiens; le seul pays du Moyen-Orient qui respecte les droits de la femme; le seul pays du Moyen-Orient qui respecte le droit des minorités; et le seul pays du Moyen-orient qui soit un leader mondial dans le développement de technologies vitales telles que le dessalement, le traitement de l’eau, et la micro-irrigation.
Ici, la Syrie, la Libye, et le Yémen sont quelques-uns des pays qui sermonnent sur les droits de l’homme. En réalité, plusieurs d’entre eux ne sont même plus des pays.
M. le Président, soyons clairs. Israël doit être sujet à la critique au même titre que n’importe quel autre pays. Mais Israël n’est pas traité de la même façon que n’importe quel autre pays. Aucun autre pays n’a de point à l’ordre du jour qui lui soit entièrement dédié; pas même la Syrie, pas même la Corée du Nord.
Cependant, il y a le bon côté des choses aujourd’hui, à savoir les pays qui ne se sont pas exprimés. Les démocraties, telles que la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, ont pris la décision de ne pas s’exprimer car ce point à l’ordre du jour stigmatise un pays, Israël, par ce que le Secrétaire général Ban Ki-moon a lui-même désigné de traitement injuste. Aujourd’hui n’est qu’un des nombreux dispositifs employés ici à l’ONU qui dépassent les limites de la critique légitime des mesures prises par Israël et se transforment en tentatives de délégitimation d’Israël en tant qu’État.
Ici aux Nations Unies, où le camp de la majorité peut décider de tout, et où le camp de la minorité n’a aucun recours judiciaire, aucun droit d’appel, aucun remède, les démocraties ont protesté contre cette injustice de la seule façon possible.
En 1968, René Cassin, à l’occasion du 20ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qu’il a aidé à créer, a quitté la réunion plus tôt que prévu en signe de protestation contre la stigmatisation d’Israël.
Aujourd’hui, pour les 10 ans du Conseil des Droits de l’Homme, le monde libre a protesté contre la diffamation d’Israël en refusant de s’y rendre tout court.
Merci, M. le Président.